Qui était Maurice-Raymond Poyet ?
Maurice-Raymond Poyet, est né en 1928, dans un petit village de la montagne Bourbonnaise, à Ferrières sur Sichon (03). Son enfance se déroule à Cusset, dans la banlieue de Vichy. Issu d’une famille modeste, confronté à la pauvreté, il devra arrêter sa scolarité à 11 ans.
A 17 ans, trichant sur son âge, il s’engage dans l’armée de terre pour partir au combat en Indochine. Mais à son arrivée l’administration militaire s’aperçoit de la supercherie. Ne pouvant être envoyé au front et l’administration ne voulant pas payer son billet de retour, il est muté à l’infirmerie.
C’est là que son histoire va commencer. Il accède, sur le tas, à la qualification d’infirmier et il découvre avec un vietnamien quelques rudiments de médecine énergétique chinoise. Cinq ans plus tard, en 1950, démobilisé de la grande muette, il rentre en France et trouve un poste d’infirmier à l’hôpital de Paray-le-Monial (71).
En 1946 a été créé le titre de masseur-kinésithérapeute, et pendant 10 ans (jusqu’en 1956 donc) il est possible, en particulier pour les infirmiers qui pratiquaient le massage, d’obtenir une équivalence ! Maurice Poyet profitera de cette opportunité, et en ayant acquis le titre, il ouvrira un cabinet de masso-kinésithérapie à Paray-le-Monial où il exercera jusqu’en 1976. En 1975 la première école d’ostéopathie française voit le jour (avec en particulier parmi ses membres fondateurs un certain André Brunel), c’est le «Collège National d’Ostéopathie». Qui sera renommé l’année suivante en «Institut W. G. Sutherland».
C’est là que Maurice Poyet se formera à l’ostéopathie, fera la connaissance d’André Brunel mais aussi, parmi les élèves, de Michel Magnaval. Il acquiert les techniques ostéopathiques de l’époque, du crânien très classique, le début du viscéral, des techniques structurelles. Toujours auprès d’André Brunel, et dans le même temps, il se forme à l’acupuncture, au «Centre d’Acupuncture et d’Auriculothérapie».
Il revient alors à Cusset, sa ville d’origine, où il ouvre un nouveau cabinet pour pratiquer kinésithérapie et ostéopathie. A ce moment là, outre ce qu’il a appris, il a déjà une main de grande qualité et surtout une approche intuitivement très douce. Pour ce que nous savons du reste de sa formation, il est avéré qu’il a suivi des cours auprès de Robert Courbon, et que très probablement il a bénéficié de l’enseignement de Denis Brookes.
Pendant ce temps André Brunel (qui avant le CNO et l’IWGS, avait déjà participé à la naissance de l’étiopathie à Genève en 1963) fonde à Lyon, la «Fédération André Brunel» (FAB). En 1983 il invite Maurice Poyet à venir enseigner avec lui. Joëlle, la fille de Maurice Poyet fera sa formation en ostéopathie à cette même FAB ! André Brunel est assurément un personnage clef de l’ostéopathie et de l’acupuncture en France, formé entre autre chez De Sambucy, il a accumulé une somme de connaissances impressionnantes, tant en ostéopathie qu’en acupuncture et médecines orientales, mais aussi en neurologie et médecine viscérale, connaissances fondamentales qui seront toujours mises au service de la pratique et d’un esprit épris de synthèses.
La même année c’est cette fois-ci Maurice qui invite André… à venir travailler dans son cabinet de Cusset… comme…piquelier (entendez acupuncteur) ! André et Maurice commencent à partager leur savoir, leur pratique, leurs expériences, leurs idées. En 1984, à la suite d’un conflit avec les co-fondateurs, André Brunel et Maurice abandonnent la FAB, et rapatrient leurs élèves à Cusset. De là naîtra le GROE qui deviendra ARTHEMIS avec l’arrivée de Michel Magnaval. André Brunel enseigne le viscéral, la neurologie, Michel Magnaval apporte ses talents de dessinateur et son sens de la structuration et de la systématisation.
C’est avec son aide, et celle de sa fille Joëlle, que Maurice rédigera son premier livre, qu’il publiera en 1990 (un second ouvrage en préparation n’aura pas l’occasion de voir le jour). Maurice Poyet est au faît de son activité, son cabinet tourne à plein, l’école prend de l’essor. C’est une véritable émulation pour lui. Il continue à progresser dans ses techniques, développe régulièrement de nouveaux outils. L’école est un lieu d’échange, de partages. Au cabinet, il vérifie, il confirme… Le décès prématuré de son fils en 1988 le plonge dans une souffrance dont il se protégera par un surcroît de travail… au détriment de sa santé.
Le 28 octobre 1996 Maurice Poyet s’éteint, laissant derrière lui une œuvre aussi monumentale qu’originale… et de nombreux élèves passionnés désireux de poursuivre son œuvre…
Source : Fédération Internationale des Enseignants en Méthode Poyet